Interview Séverine Stano

Publié le 30/10/2024

INTERVIEW

Pour clôturer ce mois d'Octobre Rose, découvrez à travers l'interview de Séverine Stano, dirigeante du salon d'esthétique Le Cocon d'Erine à Boulay, son engagement pour accompagner les femmes qui ont eu un cancer du sein et une mastectomie.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et de ce qui vous a conduit à ce métier ?

Je suis issue d'un cursus scolaire et professionnel en management. Depuis une dizaine d'année je me suis reconvertie dans le métier d'esthéticienne.
Aujourd'hui je suis gérante d'un centre d'esthétique sur Boulay-Moselle. Je suis également investie en tant que présidente régionale de la CNAIB SPA Lorraine. Mes missions sont de défendre ma profession, l'encadrement de ma profession pour protéger mes consoeurs et confères. J'ai toujours été attirée par la prise en charge de l'autre et du bien-être, c'est ce qui m'a poussé vers ce métier. Ma particularité est que je suis praticienne en pigmentation esthétique et réparatrice. Je pratique le tatouage de l'aréole mammaire en 3D après une mastectomie pour les femmes ayant été victime d'un cancer du sein.
 
Comment avez-vous décidé de vous engager dans cette voie ? Qu’est-ce qui vous a motivée ?
Il y a 8 ans, j'ai été touchée par le vécu d'une formatrice qui avait été victime de deux cancers du sein. Son histoire m'a beaucoup émue. Quand j'ai su que cette prestation existait, c'était comme une évidence. J'allais apporter ma contribution aux autres en exerçant cette prestation gratuitement pendant le mois d'octobre et à moindre coup le reste de l'année.
 
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste la dermopigmentation des aréoles mammaires après une opération de cancer ?
La dermopigmentation de l'aréole mammaire consiste à recréer une aréole mammaire en effet 3D par le tatouage. Celui-ci va donner l'illusion du relief et du mamelon lorsqu'on se regarde dans le miroir lorsqu'il n'y a pas de greffe ou juste l'aréole lorsque la patiente a déjà un greffon.
 
Comment avez-vous acquis cette spécialité et comment la pratiquez-vous ?
J'ai suivi plusieurs formations pour me perfectionner d'une part en hygiène et salubrité. D'autre part j'ai suivi des formations pour me spécialiser et améliorer mon geste. Dans la mesure du possible, j'essaie de refaire une
formation par an avec des professionnels différents pour parfaire mon geste.Cette prestation est réalisée dans une cabine, au sein du centre, uniquement réservée à cette prestation (par mesure d'hygiène). J'ai créé un espace cocooning pour que les patientes se sentent vraiment à leur aise. J'ai la chance de pouvoir travailler en collaboration avec des médecins qui me recommandent auprès de leurs patientes.
 
Quels sont les principaux défis que vous rencontrez dans ce travail, à la fois techniques et émotionnels ?

Le vrai problème est l'état de la peau des patientes, souvent meurtri par les traitements. Il est impératif d'avoir l'aval du médecin avant la pratique du tatouage. Il est important de travailler avec des produits dont la stérilisation est respectée et du matériel à usage unique.

Je suis souvent confrontée à des personnes qui n'ont jamais été tatouées. C'est compliqué de se dire que le premier tatouage que l'on va faire c'est celui de l'aréole surtout après un tel vécu.

Quels bénéfices psychologiques et émotionnels vos clientes en tirent-elles ?

Les émotions que je vis avec ses patientes , les moments lorsqu'elle découvre leur tatouage, l'émotion, entre larmes de joie et de tristesse c'est incroyable. Je crois que cela m'émeu toujours après toutes ses années. C'est le graal de mon métier.

Quel message souhaitez-vous faire passer aux personnes qui traversent cette épreuve ou à celles qui voudraient s’engager pour la cause ?

Personnellement je pense que toute personne qui s'engage dans ce métier, le font la plupart du temps pour la bonne cause. C'est pourquoi aujourd'hui je souhaite vraiment que les praticiennes en aréole mammaire se joignent à moi pour que cette prestation puisse être remboursée par les mutuelles et assurances. Pour toutes les personnes qui ont besoin de se reconstruire, je les invite à prendre le temps de réfléchir, de franchir le pas lorsqu'on se sent prête. Nous serons là pour les accompagner et les soutenir dans cette nouvelle étape. Surtout de parler de ses craintes , ses attentes et de vérifier les capacités de la professionnelle qui pratique la prestation pour éviter d'être déçu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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